26 janvier 2017
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Anis Fariji, « La tradition musicale au prisme critique de la contemporanéité : exemple de la modernité musicale arabo-berbère à travers les cas des trois compositeurs : Ahmed Essyad, Zad Moultaka et Saed Haddad », Theses.fr, ID : 10670/1.z3u1q8
Ce travail a pour corpus central les œuvres musicales de trois compositeurs contemporains d’origine arabe : Ahmed Essyad, Zad Moultaka et Saed Haddad. Les démarches compositionnelles de ceux-ci ont en commun qu’elles s’inscrivent dans la pensée critique propre à la modernité musicale occidentale, tout en réinvestissant certains matériaux et procédés dérivés de musiques traditionnelles orales du monde arabe. Aussi le matériau emprunté à la musique orale se trouve à la fois déployé et néanmoins contrarié dans ce qu’il pouvait induire comme conduite normative. Dès lors, l’élément musical de la culture d’origine advient en se transformant, et laisse émerger ce faisant de nouvelles potentialités, quitte à devenir alors non-immédiatement perceptible.En analysant les différents processus d’un tel devenir, ce travail interroge la notion de tradition musicale et, à travers elle, la catégorie de l’identité. Les grands bouleversements socioculturels observés depuis l’époque industrielle ont si profondément atteint les pratiques musicales orales que de telles catégories – tradition et identité – ne peuvent plus se présenter que comme problématiques. Ce travail entend rendre compte du fait que le rapport au patrimoine musical peut s’avérer être d’autant plus vif et fructueux dès lors qu’il s’affranchit de l’impératif identitaire. Dans cette perspective, la contemporanéité est envisagée comme distance critique essentielle par rapport à ce qui se présente comme immédiatement donné, y compris son propre acquis culturel ; son champ opératoire devient a fortiori la relation. Ces réflexions sont, du reste, inspirées d’auteurs comme Theodor Adorno, Walter Benjamin et Édouard Glissant.