2024
Cairn
Étienne Faucher et al., « Évaluation des pratiques de prescription des inhibiteurs de la pompe à protons en soins primaires ambulatoires : Une étude transversale quantitative en Aquitaine », Médecine, ID : 10670/1.zw2yb0
Les IPP, efficaces dans le traitement des pathologies gastro-œsophagiennes acides, sont à l’origine de remboursements massifs de l’Assurance Maladie. Cependant, de plus en plus d’effets indésirables leur sont attribués dans la littérature scientifique. De plus, quelques études françaises ont montré qu’une part non négligeable des prescriptions n’est pas conforme aux recommandations de la Haute Autorité de Santé et qu’une proportion importante de renouvellements n’est pas réévaluée en médecine générale. Le but de l’étude AquIPP est de réaliser un état des lieux global des prescriptions d’IPP en médecine générale en territoire aquitain. Matériel et méthode : Étude transversale quantitative descriptive en temps réel. Les données ont été recueillies par les internes de médecine générale en stage chez le praticien de niveau 1, en observant les prescriptions d’IPP réalisées par leur MSU. Résultats :393 fiches de recueil de données ont été analysées. Environ 35 % des prescriptions n’étaient pas conformes aux recommandations HAS du fait de l’indication, et environ 26 % hors-AMM du fait de la durée et/ou de la posologie. Au total, environ 61 % des prescriptions n’étaient pas conformes aux données de la littérature. Par ailleurs, seulement 11 % des MSU informaient leurs patients des effets indésirables potentiels. La moitié des renouvellements d’IPP n’était pas réévaluée. Conclusion : De nombreuses prescriptions ne sont pas conformes aux recommandations issues de la littérature, et beaucoup de renouvellements manquent de réévaluation et d’information sur les effets indésirables. Ceci expose les patients à de potentiels effets indésirables sans bénéfice attendu, et induit un coût économique important. Il serait pertinent d’améliorer l’information et le développement d’outils pour les médecins généralistes, afin de les aider à optimiser leurs prescriptions d’IPP.