26 septembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bertrand Marceau, « Entre droit cistercien, droit canonique et droit de l’État : La juridiction de l’abbé de Cîteaux au XVIIe siècle », Publications de l’École nationale des chartes, ID : 10.4000/books.enc.384
De 1265 à la Révolution, l’abbé de Cîteaux n’a de juridiction ordinaire et propre que dans son abbaye et dans celles dont il est le père immédiat. Toutefois la nature exacte de cette juridiction pose problème, car l’abbé général est aussi le chef juridique au centre des institutions de l’ordre de Cîteaux. Dans sa personne, l’autorité n’est ni précaire ni empruntée, étant naturellement attachée à sa qualité de chef et supérieur général. Cette définition théorique est contestée aussi bien par certaines autorités internes à l’ordre que par des autorités externes ecclésiastiques et séculières. Au XVIIe siècle, une série de confrontations permet l’ajustement de la position cistercienne, qui bénéficie le plus souvent de la protection de la législation pontificale et de la bienveillance du roi de France, mais qui doit en dernière instance se plier au droit de l’État, lorsque que celui-ci oppose à la juridiction de l’abbé de Cîteaux les limites nationales.