Un modèle pour interpréter le travail du langage au sein des « communautés discursives disciplinaires scolaires »

Résumé Fr En

Cette contribution vise à « déplier » le concept didactique de communauté discursive disciplinaire scolaire, à l’articulation de la théorie historique et culturelle et de la psychologie des apprentissages, des travaux de sociologues, de la philosophie du langage et des sciences du langage, pour ébaucher une modélisation de l’enseignement / apprentissage du langage à l’école, susceptible d’orchestrer l’hétérogénéité des discours de la classe. Le concept de CDDS cristallise ce croisement en privilégiant les discours, leur ancrage social, la construction différenciée des objets et des sujets. Il attribue ainsi au langage à l’école un rôle central d’objet, d’outil, mais aussi de « fenêtre » pour observer les processus d’apprentissage via le travail de secondarisation des discours initié par l’enseignant·e. Cet article met à l’épreuve les notions brunériennes d’étayage et de scénario. Penser l’activité enseignante sous l’angle du scénario, organisateur des gestes professionnels langagiers didactiques, met en évidence la possibilité pour l’élève de s’approprier les rôles et les outils langagiers nécessaires à l’apprentissage des systèmes sémiotiques disciplinaires spécifiques. Le modèle en cours d’élaboration que nous proposons vise à clarifier le rôle du travail du langage dans la disciplinarisation de la communauté discursive scolaire.

This contribution aims to “deploy” the didactic concept of a school disciplinary discourse community, to the articulation of historical and cultural theory and the psychology of learning, the work of sociologists, language philosophy and language sciences, in order to sketch a model of language teaching/learning at school, likely to orchestrate the heterogeneity of class discourse. The concept of school disciplinary discursive community crystallises this crossover by focusing on discourses, their social anchoring, the differentiated construction of objects and subjects. It thus assigns to language at school a central role as an object, a tool, but also as a “window” for observing learning processes via the work of secondarisation of discourse initiated by the teacher. This article tests the Brunerian notions of scaffolding and scenario. Thinking of the teaching activity from the angle of the scenario, the organiser of professional didactic language gestures, highlights the possibility for the student to appropriate the roles and language tools necessary for learning specific disciplinary semiotic systems. The model that we are currently developing aims at clarifying the role of language work in the disciplinarisation of the school discourse community.