Du devenir du ressenti et de la parole de l’enfant : l’exemple des activités périscolaires dans une ville en France

Résumé Fr En

La loi française sur les rythmes scolaires (MEN, 2013) vise notamment la réussite de tous les élèves à l’école primaire et institue les nouvelles activités périscolaires (NAP). Ces NAP font aujourd’hui partie de l’expérience scolaire de l’élève. Si l’enfant, cible et acteur principal de ces NAP, est exclu des débats et décisions le concernant (MEN, 2017), nos travaux le considèrent comme un informateur privilégié. L’objectif de cet article est de contribuer à une meilleure connaissance de ce que les enfants participant aux NAP disent y vivre et y ressentir afin de mieux comprendre les raisons de leur goût et leur intérêt pour ces NAP. Vingt-six enfants ont été entretenus. Nos analyses révèlent la capacité des enfants à être à l’écoute de leurs sensations internes et à s’exprimer sur ces sensations, présentant des raisons de leur goût et leur intérêt pour les NAP et soulignant le paradoxe de la non-prise en compte de leur parole dans les décisions concernant ces NAP. Nous discutons alors des raisons de cette non-prise en compte.

The French law on school rhythms (MEN, 2013) aims in particular at the success of all pupils in primary school and establishes new extracurricular activities. These activities are now part of the pupil’s educational experience. If the child, the main target and actor of these activities, is excluded from debates and decisions concerning him (MEN, 2017), our work considers him as a key informant. The objective of this paper is to contribute to a better understanding of what children participating in activities say live and feel in these activities in order to better understand the reasons for their taste and interest in these activities. 26 children were interviewed. Our analyses reveal the children’s ability to listen to their internal sensations and to express themselves on these sensations, presenting reasons for their taste and interest in activities and highlighting the paradox of not taking their words into account in decisions concerning these activities. Then we discuss the reasons for this disregard.