Langage et théorie de l’esprit : étude exploratoire auprès d’individus présentant une trisomie 21 ou un syndrome de Williams

Résumé Fr En

Le langage et la théorie de l’esprit sont fortement impliqués lors des apprentissages. Ces capacités, cruciales dans le milieu scolaire, pourraient servir de levier pour appréhender les modalités d’apprentissage d’élèves à besoins éducatifs spécifiques, comme les élèves porteurs de trisomie 21 (T21) ou du syndrome de Williams (SW). L’objectif de cette étude est de déterminer le niveau de compétences en théorie de l’esprit et en langage des élèves T21 et des élèves SW. Nous présentons les résultats d’un groupe de 6 SW (6 ; 3 ans-18 ; 9 ans), comparés à ceux d’un groupe de 6 T21 (10 ; 7-17 ; 3 ans). Tant chez les T21 que chez les SW, les capacités linguistiques et sociales semblent au niveau de ce que l’on peut attendre compte tenu de leur déficit cognitif. Ce constat est étonnant chez les SW, car il est en contraste avec leur comportement hypersocial. Cela confirme que les performances de ces derniers, sans évaluation préalable spécifique, pourraient être surestimées. Cet article souligne l’intérêt pour les professionnels de l’éducation de connaître en amont les capacités cognitives des élèves à besoins éducatifs spécifiques afin de pouvoir leur proposer des modalités d’apprentissage adaptées.

Language and theory of mind are strongly solicited during learning. These capacities, crucial to the school environment, can be seen as tools enabling the understanding of the ways children with special needs, such as children with Down’s syndrome (DS) or William’s Syndrome (WS), learn. The purpose of this paper is to determine the level of competence in theory of mind and in language of DS and WS students. We compare the results of 6 WS children with those of a group of 6 DS children. In both DS and WS linguistic and social capacities seems correlated to their cognitive deficits. This is surprising in WS children, because it contrasts with their hyper-social behaviour. But it confirms that the performance of these children without specific prior assessment might be over-evaluated. The paper highlights the value for education professionals of having an idea of their pupils’ cognitive abilities in order to be able to offer adequate learning strategies.