Développement des relations entre forms et fonctions dans le système verbal de l’enfant

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Christophe Parisse et al., « Développement des relations entre forms et fonctions dans le système verbal de l’enfant », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.s7hsa9


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Pour apprendre à parler, l’enfant doit en particulier apprendre à lier les formes langagières qu’il entend et qu’il produit avec leurs valeurs (ou leurs fonctions) sémantiques et pragmatiques. Cette opération est particulièrement abstraite et demande en particulier de faire des liens entre des valeurs non-langagières (perception de l’environnement, de l’interaction, de la situation, etc.) et les formes du langage. Ces liens sont complexes car ils n’associent pas simplement les formes d’un côté et les fonctions de l’autre. Au contraire, dans toute situation langagière on voit se créer des associations comprenant en nombre variable à la fois des liens langagiers et des liens non-langagiers, le nombre et la nature des liens n’étant pas fixé à l’avance. L’enfant doit donc apprendre à identifier des éléments de son environnement (en particulier lors des interactions langagières), à les catégoriser, et à les associer entre eux.Nous avons cherché à suivre ce processus lors de l’acquisition de la notion de temps chez l’enfant dans la production de ses premiers mots jusqu’à l’âge de 4 ans et demi. La notion de temps, en dehors de son intérêt intrinsèque en tant que propriété fondamentale des langues humaines, est particulièrement intéressante pour comprendre le développement de la relation forme-fonction car il s’agit d’une notion abstraite qui ne peut s’expliquer simplement par la découverte d’associations entre un mot et un objet physique du monde. Cette notion n’est explicitée qu’à travers le langage et il est difficile si ce n’est impossible d’imaginer le temps hors langage.Nous avons pour ce travail codé toutes les productions faisant référence au temps chez deux enfants de 1 an 6 mois à 4 ans 6 mois (suivis une fois tous les 3 mois environ : 11 et 13 enregistrements de 1 heure par enfant). Nous avons ainsi obtenu environ 2500 énoncés codés par enfant, chaque énoncé étant codé sur des critères de forme et de fonction (temps grammatical du verbe, nombre d’argument, aspect lexical, aspect grammatical, mode, déconnection, personne). Pour ce travail, nous nous sommes focalisés sur ces 7 critères sur lesquels nous avons réalisés des Analyses de Correspondances Multiples (ACM), de manière globale et de manière développementale.L’ACM est une analyse statistique descriptive qui nous permet de comprendre comment tous les critères de codage que nous avons choisis jouent ensemble pour progressivement constituer une catégorisation fine des événements langagiers comprenant des critères fonctionnels et formels. On constate en particulier qu’on trouve des potentialités d’expression du passé et du futur chez l’enfant même très jeune. En effet, l’adulte peut être amené à interpréter l’enfant comme faisant fait référence au passé ou au futur sans que l’enfant n’ait déjà à sa disposition des formes verbales du passé et du futur. De telles situations ne sont pas rares dans les interactions adulte-enfant. Progressivement, les relations entre ces potentialités et le raffinement des formes langagières permettront à l’enfant de stabiliser l’organisation de ses productions, dans une interrelation mutuelle entre toutes les valeurs linguistiques et non-linguistiques qui lui sont accessibles.

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